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Les Flingueuses (The Heat) de Paul Feig : Critique d’une comédie déjantée

Les Flingueuses de Paul Feig : un buddy movie au féminin

Après l’énorme succès de Mes Meilleures amies (2011), Paul Feig est de retour avec Les Flingueuses (The Heat), avec un scénario de Katie Dippold, abonnée à MADtv et Parks and recreation. Si l’idée de deux protagonistes que tout oppose, contraints de faire équipe, est un classique [i], cela fonctionne très bien ici.

Ce buddy movie au féminin est bien rythmé et doit sa réussite à son irrésistible duo d’actrices, dont la complicité est bien visible à l’écran : Sandra Bullock en experte bien élevée, coincée et minutieuse, mais surtout l’hilarante Melissa McCarthy (révélée dans Mes meilleures amies) dans la peau d’un agent volcanique et imposante, rebelle et roublarde. Melissa McCarthy, prête à sortir à tout moment un lance rocket ou une grenade de son frigo, vole ici la vedette à sa partenaire, comme elle la volait déjà à Kristen Wiig dans Mes Meilleures amies. On adore particulièrement la voir chercher les « couilles » de son patron devant un commissariat bondé. Ce tandem de choc réussit à dynamiter l’image que l’on se fait des flics en talons depuis la série Cagney et Lacey.

Ce petit duo explosif parfois caricatural, nous évoque sans l’atteindre, Rush Hour (1998) avec son duo masculin de flics. De même si l’humour, parfois grossier et souvent gras, est bien présent, en alternant parfois avec quelques scènes rares au ton plus sérieux, il n’égale en rien celui de Mes meilleures amies. Néanmoins, la mise en scène totalement ludique s’adapte parfaitement avec le ton du film décomplexé et à ses dialogues salés.

The Heat n’a d’autres prétentions que d’être une comédie loufoque et légère, à l’humour graveleux, et parvient à trouver son identité et son propre rythme. Ce film à sketchs réussi, à la bande-son très groovy, trouvera assurément son public.

Synopsis : Sarah Ashburn (Sandra Bullock) agent spécial du FBI, est une enquêtrice méthodique et psychorigide, détestée de ses collègues ; elle a la réputation d’être une pimbêche coincée mais brillante, qui se la joue « solo » sur le terrain. Shannon Mullins (Melissa McCarthy), agent de police de Boston, est considérée comme une grande gueule au vocabulaire fleuri, qui n’a peur de rien. Lorsque ces deux représentantes de la loi atypiques sont contraintes de faire équipe pour arrêter un baron de la drogue, elles se retrouvent à devoir lutter non seulement contre un puissant syndicat du crime, mais aussi et surtout contre l’envie de s’entretuer. La complicité voire l’amitié entre les deux policières, vont pourtant s’affirmer au fil de l’enquête…


[i] Le buddy movie est un genre cinématographique typiquement américain, qui faisait fureur dans les années 80 (Eddie Murphy, Mel Gibson); il consiste à placer dans l’intrigue principale deux héros très différents, souvent aux antipodes l’un de l’autre, qui doivent travailler ensemble et qui finiront bon gré mal gré, par s’entendre. Aujourd’hui un peu vieillot, le buddy movie reste un genre efficace souvent employé dans les comédies ou dans les films d’action.