Lazarus Effect, un film de David Gelb – Critique

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La résurrection, ou plutôt le retour des morts à une forme de vie (ou de quelque chose similaire à la vie) est un grand classique du cinéma d’horreur.

Synopsis : Une équipe de chercheurs universitaires découvre comment ramener les morts à la vie. Ils n’imaginent pas ce que leurs expériences vont déclencher.

Paranormal Lucy

On pense tout de suite aux zombies de Romero, bien sûr, devenus des super-stars du genre grâce à The Walking Dead, mais aussi à Re-Animator, de Stuart Gordon, ou à L’Expérience Interdite de Joël Shumacher. Ou même au film du même nom du Canadien Nick Hamm mais non, celui-là il vaut mieux l’oublier. Ce type d’histoire permet au réalisateur de proposer une réflexion sur les limites de la science, la place de l’âme chez l’être humain ou la possibilité d’un au-delà. Des thèmes qui ont inspiré les cinéastes, et qui permettent de donner une dimension supplémentaire à un genre souvent décrié comme un simple divertissement.

Emmental Effect

Lazarus Effect était le script idéal pour explorer le rapport de l’être humain à la vie, mais aussi pour analyser l’impact des erreurs passées sur son présent et sur son âme. C’est du moins l’intention donnée par les producteurs, parmi lesquels se trouve Jason Blum, qui avait déjà sévi dans le genre avec les sagas Paranormal Activity et Insidious, entre autres. Dans les faits, le résultat est beaucoup moins glorieux. La faute à un scénario bâclé en quatrième vitesse pour obtenir un film rapide à faire, peu coûteux et pouvant donc facilement être remboursé. Après tout, la recette fonctionne presque à chaque fois. Au moins aura-t-on échappé au traditionnel found footage et au gimmick de la maison/l’objet hanté…

Ce qui n’empêche pas d’avoir droit une nouvelle fois aux mêmes personnages stéréotypés placés dans une situation rocambolesque, et prenant mauvaise décision sur mauvaise décision. L’histoire progresse à grands coups de trous béants, certaines pistes sont carrément oubliées en route tandis que des séquences viennent se greffer ça et là sans vraiment rien apporter ni être expliquées. On croirait parfois assister à une mauvaise version de Lucy, ce qui n’est pas peu dire. En fait, ce qui manque cruellement dans Lazarus Effect, ce sont les enjeux. On ne comprend jamais vraiment les motivations de Zoe ni les raisons qui la poussent à agir ainsi, et on peine à se prendre d’empathie pour les autres personnages tant ils sont creux et superficiels.

Encore une machine à engranger du fric

Résultat, le trouillomètre reste désespérément planté à zéro, et la tension inexistante. Avec, en prime, quelques nouveaux jump scares toujours aussi pitoyables et ridicules. Pas un frisson, pas un sursaut, juste un profond sentiment d’ennui pendant ces 83 minutes à huis-clos filmées comme un documentaire. Olivia Wilde tente vaguement d’avoir l’air effrayante, et la palme de la tête à claque revient à Evan Peters, échappé de la série American Horror Story.

Non, le plus effrayant dans cette histoire, c’est que Lazarus Effect a déjà rapporté plus de six fois sa mise de départ, prouvant que les studios ont eu raison de poursuivre dans cette même veine. Si l’on devrait normalement échapper à une suite au vu de la fin du film, il faudra tout de même croiser les doigts pour que Blum ne décide pas de tenter le coup de la franchise…

Lazarus Effect – Fiche Technique

USA – 2015
Horreur
Réalisateur : David Gelb
Scénariste : Luke Dawson, Jeremy Slater
Distribution : Olivia Wilde (Zoe), Mark Duplass (Frank), Donald Glover (Niko), Evan Peters (Clay), Sarah Bolger (Eva)
Producteurs : Jason Blum, Matthew Kaplan, Jimmy Miller, Cody Zwieg, Gloria Fan
Directeur de la photographie : Michael Fimognari
Compositeur : Sarah Schachner
Monteur : Michael N. Knue
Production : Lionsgate, Blumhouse Productions, Mosaic Media Group
Distributeur : Metropolitan Filmexport

Auteur : Mikael Yung