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TCM Cinéma programme : L’Interview de James Cameron

TCM revisite la Science-Fiction avec James Cameron

            Pendant ce mois de février, TCM Cinéma a programmé en plus de films des interviews de cinéastes : Quentin Tarantino, Brian de Palma… et James Cameron (voir les liens en fin d’article). La rencontre avec ce dernier est un échange qui tient plus du documentaire que de l’interview. En effet, il s’agit plus d’un court métrage sur la science-fiction au cinéma revisitée avec et par James Cameron. On y trouvera de nombreux extraits de films dont certains du cinéaste américain qui feront écho à cette révision du cinéma de S-F et exposeront l’aspect cinéphile et inspiré de ses œuvres.

            Ce court métrage – qui n’est pas sans rappeler le métrage documentaire aussi de TCM : George Lucas et le cinéma fantastique, à une moindre échelle de durée bien sûr –, tient de l’éducation, de la révision cinéphile ludique, et de l’invitation. Une éducation au cinéma de science-fiction, plus spécifiquement celui des années 40 et 50, en images, en anecdotes et retours sur les réflexions sur lesquelles se sont construits beaucoup de ces films à travers le point de vue de James Cameron : l’homme tel un apprenti sorcier crée sa propre destruction avec des machines infernales parfois construites à leur propres images : Frankenstein, Terminator, etc  ; et surtout la peur du nucléaire avec Godzilla (Gojira, Hishiro Honda, 1954), ou encore les créatures Des Monstres attaquent la ville (Them !, Gordon Douglas, 1954) puis chez Cameron avec ses deux films Terminator… Le cinéaste résume d’abord la science-fiction à son rapport humain / technologie, pour ensuite parler de cette peur du nucléaire et de la technologique destructrice qu’il considère née à Hiroshima et Nagasaki avec les bombardements américains. La peur de la machine nucléaire se retrouve dans tous ses films, même dans Titanic (où l’on trouve une métaphore de celle-ci, dit-il). Il faut toutefois nuancer ses propos en disant qu’il ne faut pas confondre peur de la machine nucléaire, et le rapport ambigu aux autres technologies qui tient à la fois de l’admiration et de la peur. Ce que dira d’ailleurs le cinéaste de la science-fiction : « Toute la science-fiction est comme un tango dualistique entre l’amour et la haine de la technologie. ».

            L’interview que propose TCM est justement un tango entre le cinéma d’hier et celui d’aujourd’hui, plus spécifiquement, de James Cameron. L’un des intérêts de celle-ci est de montrer d’autres images de films qui ne soient pas de science-fiction tels que Point Limite (Fail Safe, 1964) de Sidney Lumet et Docteur Folamour (Dr. Strangelove Or How I Learned to Stop Worrying and Love the Bomb, Stanley Kubrick, 1964). Ce geste de montage permet de montrer à quel point cette thématique de la peur nucléaire qui aura animé bon nombre de films de science-fiction avait touché le cinéma de manière générale. On remarquera aussi que la musique composée par Hans Zimmer pour Man of Steel (Zack Snyder, 2013) est utilisée de manière conséquente dans la vidéo. Elle sera souvent employée pour accompagner des extraits de films anciens et Cameron-iens. Une autre manière d’animer ces va-et-vient et d’expliciter les connexions entre le cinéma d’aujourd’hui et celui d’hier. Cameron critiquera le comportement arrogant, expansionniste et colonialiste des pays occidentaux dont les US, lorsqu’il s’agira de traiter le rapport à l’autre, souvent dominé par la peur, la haine, la jalousie, et la destruction. Alors la science-fiction traitait à nouveau d’actions du passé qui n’ont toujours pas cessé d’être. La vidéo expose ainsi, de manière relativement développée, l’existence d’une histoire de la science-fiction elle-même connectée à l’Histoire. Il s’agit de penser en liens, en connexions, en histoires d’une grande histoire elle-même connectée à d’autres, plutôt qu’en un cheminement historique linéaire. Le court métrage est alors consciemment / inconsciemment une invitation à voyager dans le temps, pour revisiter le passé et le contemporain afin de mieux comprendre ce cinéma de genre et son présent qui porte un lourd héritage, et au final une invitation cinéphile à redécouvrir tous ces films – et les nombreux autres films du genre non cités – et à approfondir nos connaissances et aiguiller nos visionnages du cinéma de science-fiction.

            L’interview est disponible en ligne légalement sur la chaine Youtube de TCM Cinéma, ici :

La Partie I ci-dessus, et II au-dessous